fiuig, seule face au desert

maroc

Réalisé par Phillipe PRUDENT

Document-Terre a aimé

Pour beaucoup d’entre nous, le Maroc n’a plus beaucoup de secrets. Pourtant la palmeraie de Figuig, à laquelle Philippe

Prudent consacre son film, nous semble inconnue. Et pour cause : nichée aux confins des frontières avec l’Algérie, elle est une oasis située en zone aride et peu hospitalière. Le genre d’endroit où l’on ne s’aventure pas facilement. Philippe Prudent y est allé au bon moment et nous en ramène un film où l’homme a dû faire preuve de génie pour s’y établir.

La petite cité de Figuig, au centre-est du Maroc, constitue un véritable défi à la nature. En effet, de par sa situation aux portes du désert, cette ville doit normalement constituer un immense terrain sans vie mais ce n’est pas le cas. La seule zone verte attestée à Figuig est Zouzfana, la rivière, que l’homme a transformé en une immense palmeraie et jardins de fruits et légumes.

 

Aujourd’hui, on continue toujours et dans le même esprit à faire pousser la verdure et la vie, à pousser très loin le désert. Les moyens sont rudimentaires et les défis immenses. On défonce la terre, on cherche l’eau, on construit des canaux d’irrigation, on déplace le sable, bref on affronte sans crainte une nature très peu clémente mais avec un optimisme sans faille. Le combat qui dure depuis des décennies contre la désertification montre que les hommes de Figuig ne manquent pas de génie.

 

L’hommage à ces hommes simples, à ceux qui n’ont que leurs mains pour lutter contre le désert et que leur courage pour que la vie continue sera la première intention de ce documentaire. La sueur et les larmes ont marqué leur visage, le soleil et le froid ont ajouté des rides à ces hommes fiers.

Sans eux, pas de palmeraie, pas de dattes, la terre serait livrée au désert. Parce que les lieux et les hommes qui les occupent méritent la plus grande attention sur la mise en image de ce qu’ils ont édifié, le tournage sera traité avec une approche cinématographique, véritable marque de fabrique obsessionnelle chez Philippe Prudent.